En pleine reconversion professionnelle depuis quelques mois, il me fallait trouver un job qui me permettent de gagner ma vie en attendant de pouvoir vivre mes nouvelles activités.
Très vite l’idée de travailler dans le prêt à porter m’a séduite car je suis relativement sensible à la mode en générale.
Direction Fashionjobs.com, temple des offres d’emplois des métiers de la mode.
Une fois les critères de recherche renseignés, la fouille commence et je postule dans les enseignes qui m’intéressent.
Une journée se passe et le lendemain, un appel d’un centre de recrutement d’un acteur majeur du prêt à porter européen.
– « Bla Bla Bla, êtes-vous dispo pour un entretien collectif demain? »
– « Oui bien sur »
Après avoir pris quelques conseils auprès d’amies travaillant dans cette branche, je me rend au point de rendez-vous.
On me donne une double feuille A4 à remplir avec tout un tas d’infos personnelles mais aussi les enseignes et localisation géographique des boutiques dans lesquelles je souhaiterais travailler.
Une dizaine de personnes sont appelées pour se rendre dans une salle, une courte vidéo sur le groupe est projetée puis arrive la recruteuse.
Tour de table pour que chacun se présente, présente son parcours professionnel et ses motivations pour intégrer telle ou telle enseigne.
La recruteuse pose toujours une ou deux questions sur les points qu’elle a relevé dans la présentation.
Des groupes sont formés pour réaliser un look suivant quelques critères donnés au préalable, l’esprit d’équipe est sollicité.
Chaque groupe présente tour à tour son oeuvre, sous les yeux attentifs de la recruteuse qui ne manque pas de noter des informations, bon ou mauvais présage, on ne le saura jamais!
C’est après que son coté « Bad Cop » ressort et les illusions de certains en prennent un coup notamment lorsqu’elle annonce que 90% du job de vendeur chez eux est lié à la manutention et non-pas au contact des clients.
Elle nous fait part du fait que le téléphone peut sonner à peine le pas de la porte franchie (ca sera mon cas, j’étais déjà dans le métro à vrai dire) pour nous annoncer qu’un contrat nous attend.
Pour les autres, ça sera un email dans les 15 jours pour leurs signifier qu’ils n’ont pas le profil pour intégrer les rangs.
Le coup de téléphone annonce donc la bonne nouvelle et il faut se rendre assez rapidement sur place avec quelques éléments administratifs supplémentaires pour conclure le marché.
Première mini douche froide en complétant les infos, on apprend notamment qu’il est obligatoire de souscrire à la mutuelle de l’entreprise, « délaissez-moi de 24€ par mois bien que j’ai déjà une mutuelle depuis bien longtemps….. »
Livret d’épargne salariale et demande d’extrait de casier judiciaire, tout ok, je signe!
Une fiche d’affectation est donnée à chacun avec sa date d’embauche, le magasin, les horaires pour les premiers jours.
Je suis affecté au rayon femme d’un magasin situé à 10 minutes de chez moi, je commence le lendemain et je fais ouverture-fermeture du magasin avec 1H15 de pause en tout sur la journée… jusqu’ici tout va bien… pourvu que ça dure.
Vendredi Matin, je me rend à l’adresse indiquée avec 20 minutes d’avance, histoire d’évité d’arriver comme un cheveux sur la soupe.
Le responsable m’accueille et me confie à son adjointe, une jeune trentenaire.
A aucun moment on me demande si j’ai déjà travaillé dans le prêt à porter ou même dans le groupe…
Salle de pose, réserve, noms techniques qui définissent des élements du magasin, tout est passé en revue.
L’ouverture du magasin a sonné, on me charge de m’occuper d’une zone du magasin et d’effectuer quelques tâches, jusqu’ici tout va bien.
A bout de deux heures, on me dit que je suis affecté aux cabines d’essayages (un vendredi midi dans un magasin qui accueille beaucoup de clientes pendant leurs pauses déj = baptême du feu ou presque) quasiment aucune informations me sont données quant aux procédures à suivre.
Le flow de clientes s’accentue, un nombre maximum d’article est imposé, nous ne pouvons mettre de coté les articles en trop, j’en informe une dame, elle peste un peu, une collègue s’en mêle, la cliente lui dit qu’elle va « lui faire fermer son clapet » et va dans sa cabine, elle ressortira quelques minutes plus tard en me remerciant pour ma gentillesse. Ça commençait bien….
L’après-midi je retourne en rayon jusqu’à la fermeture, rien de bien excitant là dedans, plier des jeans et re-cintrer des robes était désormais mon nouveau boulot.
Journée du Samedi, bis repetita.
Je prend le métro pour rentrer et je me dis que bosser chez eux c’est comme bosser à l’usine avec l’impression de n’être qu’un nom sur un planning.
Magasin en sous-effectifs, turn-over du personnel qui semble être assez conséquent mais surtout une individualité qui se ressent dans le tempérament de 90% de mes collaborateurs et collaboratrices.
Les nouveaux parlent aux nouveaux, ce qui ne semble pas être le cas des anciens ce qui renforce le sentiment du « mets-toi là et fais-ça ».
Mon expérience au sein de ce magasin aura durée quasiment 3 semaines, j’en ressors déstabilisé, je m’attendais à quelque chose de différents.
Je coupe court sur pleins de sujets qui aurait eu leurs place dans ces colonnes mais j’en ai tellement eu en 3 semaines qu’il est difficile de faire un choix.
La hiérarchie y est sans dessus-dessous, tout le monde est ton chef à partir du moment où ces personnes sont en CDI, ce qui donne des ailes à des vendeuses « zélées » et qui ne manqueront pas de te démonter de façon plus ou moins détournées, le soir au moment du débriefing collectif.
Seul des gens « lisse » et maléable, qui rentre dans le moule auront leurs places dans cette entreprise et décrocheront « peut-être » un CDI à temps complet ou partiel selon les attentes de chacun.
La vie continue, je n’en suis que grandi.
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Merci pour ce partage d’expérience!
Malheureusement, il y a encore tant d’endroits où l’ambiance de travail et l’environnement ne sont pas sains.
Chaque expérience nous apprend quelque chose de nouveau, même des expériences peu agréables et difficiles.
Bonne journée!